Le BIM ou « maquette numérique » en 3D d’un ouvrage est un outil de représentation virtuelle du projet et un processus de gestion collaboratif reposant sur les échanges et l’enrichissement de la maquette numérique par les acteurs du projet.
Le BIM peut vous apporter une économie d’impôt (en ce qu’il est qualifiable de crédit d’impôt recherche), il ouvre aussi l’ère tant attendue collaborative des projets de construction. Jusque-là, nous avons réussi à évaluer juste la mise en place stricto sensu du logiciel. Il reste que cet outil n’est à l’heure actuelle pas encore totalement déployé dans les agences d’architectes. Partant du principe qu’il suffit d’en vanter les mérites, il convient aussi d’étudier avec recul ses tenants et aboutissants. Entre stratégie et crainte, votre expert-comptable à chercher à prendre un peu de recul face au BIM, avènement du numérique dans les agences d’architectes.

Stratégie gagnante du BIM

L’approche collaborative avec l’avènement du BIM représente une opportunité de démultiplier la créativité, la rigueur et l’expertise des agences d’architectes par la mise en place d’échanges entre partenaires d’un même projet. Evalué à un coût horaire de 2,33 euros par Thibaut Robert (matériel informatique, formation des salariés…), il offre cependant un gain de temps « énorme » du fait de la nouvelle organisation d’une agence. (Voir article https://www.batiactu.com/edito/bim-opportunite-architectes-a-manier-avec-precaution-55720.php). Le BIM offre un déphasage du travail de conception et affranchit l’architecte de toute contrainte de taille ou de type de projet de construction. L’architecte peut collaborer de manière globale avec les experts complémentaires au projet et raisonner sur le projet de construction. Son retour sur investissement a fait l’objet d’une étude approfondie au sein de notre Cabinet. Il n’est plus à démontrer (lien vers article).

Craintes et risques liés au BIM

Enjeux liés à la perte des données

La mise en place du BIM peut exposer les architectes à des risques qui doivent être maitrisés.
L’une des principales menaces constituées par ce mode de travail collaboratif vise la perte des données qui, du fait d’un partage entre utilisateurs est stockée partout et nulle part sur le cloud ou sur des serveurs physiques. Il faut bien réaliser cela car les données sont sensibles et les différents serveurs de sauvegarde liés à vos projets ne doivent par souci de sécurité pas être situés au même endroit. De plus, vous devez choisir en amont un contrat concernant ce stockage de vos projets.
Attention, il faudra également prévoir que le fichier ne devienne pas obsolète dans quelques années et que vous puissiez l’ouvrir correctement.

BON A SAVOIR :
Gardez en tête qu’en cas de litige avec votre contrat CLOUD, si vos fichiers conservés à l’étranger sont perdus, cela nécessite d’attaquer la firme contractante sur son sol étranger et selon les règles de droit du pays concerné.

Conservation des données et responsabilité civile

Le BIM amène plus globalement nécessairement à réfléchir sur la question de la responsabilité civile concernant la bonne conservation des données. La numérisation multiplie les risques de plagiat et de réutilisation des données protégées par le droit d’auteur. Les architectes sont toujours soucieux de garder la propriété intellectuelle de leurs œuvres, ils ont donc la charge de conserver ces données. La responsabilité décennale après l’achèvement de l’ouvrage nécessite de conserver les données. Il faut donc contractualiser le fait qu’une fois le chantier achevé l’architecte garde la main et le pouvoir sur le projet BIM lié.

Pour l’instant, les textes règlementaires ne prévoient pas les cas de responsabilité civile. Ils n’en mesurent certainement pas les enjeux. En bon garant de la sécurité de nos clients architectes, nous ne manquerons pas de travailler conjointement avec des avocats pour protéger au mieux vos intérêts.