Le BIM fait couler beaucoup d’encre et avant lui Taylor et Ford étaient venus révolutionner l’industrie qui, jusque-là, n’était qu’une suite de travaux sans réelle stratégie de rendement. Depuis tout temps, on cherche sans cesse à améliorer les méthodes de travail et elles sont particulièrement utiles dans le secteur de la construction. Le BIM, on en parle mais au fond quelles sont ses implications sur votre façon de travailler ? Les chiffres sont là et nous ont converti à l’intérêt du BIM. On constate un réel retour sur investissement de l’utilisation du BIM chez nos clients architectes. A y voir de plus près, CEA y voit là clairement une nouvelle approche du travail d’équipe sur le chantier mais aussi une nouvelle approche du produit en tant que tel.

Lean construction, abordons le chantier autrement

Ainsi posé, il faut donc considérer le BIM non pas comme un changement d’outil mais de méthode qui s’inscrit dans le lean construction, méthode qui consiste à aborder le chantier autrement en chassant le gaspillage depuis le stockage des matériaux jusqu’à la réception de l’ouvrage. Le secteur de la construction qui s’y prête particulièrement car il comporte énormément de variantes, principaux aspects qui le singularise des industries manufacturières qui sont essentiellement dus à la complexité du métier, à la dimension des constructions et au manque de standardisation.
Ainsi, trois aspects importants distinguent l’industrie de la construction des autres : La première grande différence est liée au local de construction, la production d’un produit n’est pas quasiment jamais réalisée sur le lieu d’utilisation finale. Elle est fabriquée en usine et ensuite transportée et assemblée sur un site différent. La valeur ajoutée de ces produits est créée tout au long de ces assemblages qui permettront de construire le produit final.

Le secteur de la construction vit une situation différente, la plus grande partie des constructions sont encore faites sur site. Les infrastructures plus complexes comme les constructions des ponts ont déjà un pourcentage considérable de préfabrication an contraire des constructions de bâtiments collectifs par exemple.

C’est une nouvelle façon d’aborder le chantier qui réduit et fiabilise ses délais de livraison voire révolutionne la manière de travailler comme certains peuvent en témoigner sur cette vidéo :

Une approche de l’ingénierie concourante :

Enfin, concernant l’approche produit, on peut rapprocher le BIM d’une approche systématique pour concevoir un produit. On prend en considération tous les éléments de son cycle de vie tels que notamment le fonctionnement ou la maintenance. Olivier Celnik et Eric Lebègue dans leur ouvrage BIM & Maquette numérique considèrent que « cette approche doit permettre aux équipes multidiscilinaires et / ou multimétiers de travailler en parallèle le plus tôt possible vers un même but. Elle consiste à engager simultanément tous les acteurs d’un projet, dès le début, de celui-ci dans la compréhension des objectifs recherchés et de l’ensemble des activités qui devront être réalisées. La compréhension globale qui en résulte facilite la détection précoce des problèmes potentiels permet de mettre en évidence des interdépendances complexes ou floues et aboutit à un accroissement de la motivation des ressources humaines ».
On entend encore trop que le BIM est nécessaire aux grandes entreprises, grandes agences et que pour les petites structures, il s’avère trop chef, trop compliqué et peu rentable. C’est faux ! Certaines approches commerciales évoquent des gains de productivité de l’ordre de 30% voire de 50% et en font des arguments pour convaincre de passer à la logique BIM. De tels arguments étaient déjà avancés lors du passage de la planche à dessin à la souris mais bien peu ont réellement pu mesurer de tels impacts pourtant, il nous a fallu nous pencher d’un peu plus près sur les chiffres de nos clients pour calculer leur retour sur investissement…